La madone du Poitou a abondamment commenté sa défaite, dimanche dernier, aux dernières élections législatives, se plaignant de "trahisons" et autres "coups bas".
Mais qu'en est-il en réalité ?
En dehors de toute partisanerie droite/gauche, Royal/Forlani, il demeure les faits, et tout d'abord
le contexte :
- un siège à l'Assemblée nationale, réservé par le parti socialiste à une candidature féminine
les protagonistes :
- un député PS, Olivier Forlani, qui accepte de ne pas se représenter face à 2 candidatures féminines PS
- le parachutage d'une 3ème candidate, Mme Royal, ex-candidate PS à la présidence de la République, ex-femme de notre nouveau président de la République, désireuse de devenir député pour briguer ensuite le perchoir, , imposée sans aucunes primaires comme LA candidate officielle du parti face au député sortant, sommé de se désister de sa candidature à son seul bénéfice
- un président de la République, ex-compagnon de la prétendante, qui essaie de forcer la main au député sortant en lui imposant "le choix du PS" de parachuter Mme Royal à sa place
- de hauts responsables du PS, soutenant le parachutage de Mme Royal.
Puis le roman-feuilleton et ses péripéties journalières, plus ou moins ridicules :
Le député sortant refuse de se soumettre.
Il est excommunié par son parti.
Il se présente quand même et se retrouve a l'issue du premier tour en ballotage face à sa parachutée.
Il reçoit un tweet (rendu public, évidemment) de la nouvelle compagne de président de la République le soutenant sans réserves face à sa rivale.
Mme Royal se dit meurtrie par ce coup trop violent.
Le candidat UMP à ces législatives demande de reporter ses voix sur M Forlani pour faire barrage à Mme Royal
Mme Royal récuse ce report de voix, soutenue par l'appareil du PS, soutenue par le premier ministre.
Mme Royal porte plainte pour pose d'une affiche menacante après avoir découvert une affiche de son rival collé sur sa porte
M Forlani est élu, battant Mme Royal à plates coutures.
Mme Royal, bafouant les lois en vigueur, annonce avant le terme officiel sa défaite, mettant le CSA (qui interdisait toute communication des résultats avant terme) en mauvaise posture.
Il me semble que les électeurs ont préféré, qu'ils soient de droite ou de gauche, un ancien député qui avait fait ses preuves face à un parachutage politico-personnel d'une dignitaire du PS.
Mais je me pose une question insidieuse : et si ce parachutage avait été éffectué en toute connaissance de cause par son parti ?
Ne serait-ce pas une manoeuvre du PS pour se débarrasser "en douceur" d'une figure génante (tant aux points de vue politique que personnel) et ne faisant pas mystère de ses ambitions ?
Ainsi, sous prétexte de la remercier de son aide pendant la campagne présidentielle, on lui "offre" une candidature minée, car je me doute que la réaction, tant des électeurs de La Rochelle "belle et rebelle" que de son prédécesseur, était prévisible... et prévue.
Mais peut-être suis-je trop machiavélique ?